Tout le Monde veut La Paix ?

Publié le

Guardian

Guardian

Peinturlurot tressaillait dans la facture du peintre, suivant le tracé du pinceau qui se mouvait sur la toile tendue, son âme allant et venant dans la pensée de Douriane, s'imbriquant comme deux aimants et naviguant de toute la force du geste et de la douceur des regards du sujet.

Qui parlait ? Peu importe. Le geste n'était plus qu'un et les pensées s'unissaient dans le silence du travail acharné du peintre.

- On devrait créer un monde de paix, un monde où toute velléité de conflit serait durablement et efficacement gérée par un conseil de paix et de sécurité mondiale. Pour l'écologie, pour la paix sociale, pour l'équilibre des peuples et des populations, pour l'équilibre économique et alimentaire, pour une vie dépolluée...,.

-Mais on n'en est pas là, on parle d'équilibre des grandes puissances, des continents géopolitiques, à peine constitués, et dont certains s'arrachent l'appartenance. La Terre va finir comme une toupie, à tournoyer comme une folle et à se renverser n'importe comment. Comment contrôler la course d'une toupie? Comment réguler à terme l'équilibre des nations, auxquelles certains pays tiennent encore tant, sous couvert d'un souverainisme qui n'a rien à envier aux anciens empires. D'autres ne jurent encore que par la force et la grandeur, pour justement lutter et empêcher toute dérive ou dépravation. Mais la Terre n'a pas de nation, le genre humain, le règne animal et végétal, minéral et j'en passe qui la composent, se doivent de trouver une harmonie commune.

- Mais on ne peut constituer un monde où un seul organisme ou pouvoir déciderait de tout. Le monde est fait de particules et groupuscules, identités multiples et diverses, qui se mélangent certes de plus en plus, mais où toujours et depuis ce qu'on sait ou croit savoir du Moyen Âge, tout a évolué dans la lutte et le déracinement, la convoitise et le progrès technique. Jusqu'à nous en exténuer du feu de pollution qui nous génèrent ces canicules, ce réchauffement climatique, qui peut être n'est pas totalement nouveau, mais plus rapide que jamais et que d'aucuns disent cette fois irréversible. On ne peut tout changer d'un coup de baguette magique. Pour certains le prix de la paix est la liberté, mais peut être en passe t'il aussi par celui de la libération individuelle et collective, au nom de la conscience de la Planète.

Douriane terminait son morceau de toile peinte, Peinturlurot repartait dormir dans la couleur fraîchement étalée. Nous allons écouter la symphonie du Nouveau Monde, de Dvorak. C'est de la musique qui vaut bien Beethoven, qui remue certes plus qu'un Requiem, musique qui calme par sa puissance et ne plonge pas dans la tristesse, mais dans la joie également d'un monde meilleur.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article